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La peur de sa vie

Summary:

« Oh, Menma... C'est censé me faire peur ? »

Notes:

(See the end of the work for notes.)

Work Text:

Un bruit sourd se fit entendre dans la cuisine et Anaru se redressa dans son lit, serrant sa couverture contre elle. Elle attendit quelques secondes, tendant l'oreille pour voir si elle parvenant à entendre autre chose, mais seul le calme lui répondit. Tout ce qu'elle pouvait entendre était les battements de son cœur qui tambourinait dans sa poitrine.

Elle savait qu'elle n'aurait pas dû regarder ce film d'horreur avec Tsuruko. Mais c'était elle qui avait proposé qu'elles se retrouvent, une fois par semaine, juste entre filles, pour discuter devant la télévision. Menma n'avait pas répondu présente cette fois-ci, ce qui était inhabituel de sa part, et c'était à Tsuruko de choisir le film qu'elles regarderaient.

Et maintenant qu'elle était dans le noir et qu'elle entendait des bruits inhabituels dans sa maison, Anaru s'en voulait de ne pas avoir insisté pour qu'elles regardent autre chose que ce foutu film d'horreur.

Les jambes tremblantes, elle sortit lentement de son lit. Elle n'avait vraiment pas envie d'aller voir ce qu'il se passait dans sa cuisine, mais elle savait que tant qu'elle ne connaissait pas l'origine de ce bruit, elle ne se rendormirait pas.

Prenant son courage à deux mains, elle passa la porte de sa chambre, traversa le couloir et se retrouva devant la porte de la cuisine. Elle n'entendait toujours rien et elle se sentit un peu bête d'avoir pris peur.

Elle ouvrit enfin la porte et son cœur qui battait encore un peu trop vite, s'arrêta subitement.

Là, sur le sol de sa cuisine, immobile et face contre terre, se trouvait sa petite-amie.

Elle regarda Menma fixement pendant de longues secondes. Elle n'arrivait pas à savoir si elle devait appeler les secours, hurler au meurtre ou s'évanouir.

Alors qu'elle réfléchissait à ce qu'elle devrait faire, elle vit, du coin de l’œil Menma bouger. Elle aurait manqué ce mouvement si elle n'avait pas été en train de la fixer. Elle hésita à se rapprocher d'elle, mais elle n'en eut pas besoin. Quelques secondes après qu'elle ait bougé, Menma se releva lentement, la tête baissée.

« M-Menma ? bégaya Anaru. »

La jeune fille releva la tête et Anaru écarquilla les yeux. Son regard était vide, elle avait les yeux presque entièrement blancs, son expression habituellement si joyeuse disparue, et elle semblait avoir du sang autour de la bouche.

Anaru soupira.

« Oh, Menma... C'est censé me faire peur ? »

Menma savait à quel point Anaru avait peur de tout. C'était bien quelque chose qui l'amusait et elle en jouait dès qu'elle le pouvait : elle la faisait sursauter, crier, l'effrayait jusqu'à ce qu'elle refuse de rester seule. Anaru ne cessait de lui ordonner d'arrêter, mais lorsque sa petite-amie lui disait qu'elle le faisait parce qu'elle était adorable lorsqu'elle s'accrochait à elle en tremblant, elle était si gênée qu'elle partait se cacher pour ne pas qu'elle voie à quel point son visage était rouge.

C'est pour cela qu'Anaru savait exactement ce que Menma avait en tête en lui faisant ce coup. Tsuruko était probablement de mèche d'ailleurs... Elles espéraient lui donner la peur de sa vie, mais elle connaissait Menma par cœur. Pas question qu'elle se laisse surprendre par quelque chose d'aussi simple que du maquillage.

« Viens par là, dit-elle en tendant la main, va te démaquiller si tu veux dormir ici, hors de question que tu en mettes partout sur mon lit. »

Menma regarda sa main pendant quelques secondes, les yeux toujours aussi vides. Autant dire qu'elle prenait son rôle très au sérieux... Elle finit par se rapprocher d'Anaru, avançant de quelques pas lents, et prit sa main. Elle la leva lentement jusqu'à sa bouche et Anaru se sentit rougir jusqu'aux oreilles. Ce que Menma pouvait être gênante ! Toujours à l'embrasser sans prévenir...

Anaru n'eut pas le temps d'être surprise lorsque Menma ouvrit grand la bouche et y engouffra sa main dedans.

Elle n'eut pas le temps d'être surprise tout simplement parce que sa petite-amie referma la mâchoire sur sa main et une douleur insupportable la traversa. Elle ne se rendit même pas compte qu'elle hurlait ; elle le sentit parce que sa gorge la tiraillait. Anaru regarda avec horreur Menma arracher la peau de sa main et la mâcher avant de l'avaler.

Le rouge de son sang contrastait avec la peau pâle du visage de la jeune fille et Anaru comprit à ce moment qu'elle avait fait une grave erreur en ne se méfiant pas plus et elle en payait le prix.

Notes:

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